Impact sonore du festival Elektric Park

7/03/2020

Pour la troisième année consécutive, Bruitparif a caractérisé l’impact sonore, tant pour le voisinage que pour le public, du festival Elektric Park. Le rapport met en regard les niveaux mesurés avec les exigences de la nouvelle réglementation sur les lieux diffusant des sons amplifiés.

Le 7 septembre 2019, entre 11 heures et minuit, s’est déroulée la dixième édition du festival Elektric Park, sur l’île des impressionnistes à Chatou. Pour la troisième année consécutive, Bruitparif avait installé trois stations de mesure du bruit dans le voisinage du festival, sur les communes de Rueil-Malmaison et de Chatou et avait également équipé un jeune festivalier bénévole d’un dosimètre.

Dispositif de mesure du bruit au voisinage du festival Elektric Park, mis en place par Bruitparif

impact pour le voisinage

Les émergences constatées en niveau global pondéré A ont dépassé les limites réglementaires fixées par le décret n°2017-1244 du 7 août 2017 relatif à la prévention des risques liés aux bruits et aux sons amplifiés, et définies à l’article R. 1334-33 du code de la santé publique, pour les trois sites en période diurne et pour les sites Bellerive à Rueil-Malmaison et Tilleuls à Chatou en période nocturne.

Sur les trois sites, plus de 95% de l’énergie sonore mesurée provient des basses fréquences, ce qui s’explique par l’esthétique des musiques électroniques diffusées lors du festival.

Toutefois, il a été observée une diminution significative des niveaux sonores générés par le festival entre 2017 et 2019, avec des réductions respectives de 9 dB(A) et 6 dB(C) sur le site Bellerive à Rueil-Malmaison et de l’ordre de 4 dB (pondération A et C) pour les deux autres sites.

Ces évolutions positives, mais non suffisantes pour respecter la réglementation, peuvent s’expliquer en partie par les modifications apportées à la configuration du festival (suppression de la scène Blue Stage en 2018 et déplacement de la scène secondaire Black Stage en 2019). Ces évolutions à la baisse peuvent aussi être liées aux conditions météorologiques qui ont été différentes entre les différentes éditions, ce qui a eu une influence sur les conditions de propagation du bruit.

impact pour le public

Les données collectées par le dosimètre porté par le festivalier montrent que le festival n’a pas respecté non plus les valeurs réglementaires pour l’exposition du public. Le festivalier a ainsi été soumis à des niveaux maximum sur 15 minutes de 103,5 dB(A) et de 125,5 dB(C), ce qui est supérieur aux deux valeurs seuils réglementaires de 102 dB(A) et 118 dB(C) fixées par le décret n°2017-1244. Si le dépassement du seuil de 102 dB(A) n’a été constaté que sur 2% du temps de présence du festivalier, celui concernant le seuil de 118 dB(C) a concerné près de 20% de son temps de présence.

Il convient toutefois de noter que l’exposition sonore du festivalier en 2019 est moindre que ce qui avait été observé lors des deux éditions précédentes, en ce qui concerne les niveaux sonores exprimés en dB(A). En revanche, il ne semble pas y avoir eu de modification des niveaux diffusés dans les basses fréquences, les valeurs d’exposition exprimées en dB(C) étant similaires.

Enfin, on remarquera que le festivalier n’a jamais pu bénéficier de temps de repos auditif, les niveaux sonores sur 15 minutes étant toujours restés supérieurs à 80 dB(A).

recommandations pour les prochaines éditions

En conclusion, cette nouvelle étude de Bruitparif confirme la difficulté de concilier organisation de festivals en zone urbaine et respect des exigences réglementaires. Bruitparif ne saurait qu’inciter les organisateurs à améliorer encore la gestion sonore des prochaines éditions afin de diminuer les niveaux de diffusion du son et d’en limiter la propagation de manière à pouvoir respecter les valeurs fixées par la réglementation tant pour le voisinage que pour l’exposition du public. Il s’agit également de renforcer la mise en oeuvre des mesures d’information et de prévention des risques auditifs rendues obligatoires : affichage des niveaux sonores auxquels le public est exposé, information du public, mise à disposition gratuite de protections auditives et création de zones de repos auditif dans lesquelles le niveau sonore n’excède pas 80 dB(A).

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